Article publié le 29 janvier 2016 sur le site Alliancy. Au vu des récentes actualités en matière de Generative AI (OpenAI, ChatGPT) et de réalité augmentée (Apple, Vision Pro), il m’a semblé intéressant de republier cet article ici 😉
Enfin libres !
En 2030, nous n’avons plus besoin d’écrans car ils sont intégrés à nos lunettes, projetés sur nos rétines, ou projetés dans l’espace. Ces écrans virtuels sont incrustés dans notre champ de vision, et nous pouvons les positionner dans l’espace comme bon nous semble. Si nous tournons la tête à gauche ou à droite, l’écran reste figé là où nous l’avons positionné, soit sur une position fixe, attaché à un mur, une table ou simplement devant nous, soit mobile dans l’espace suivant notre propre positionnement.
Bien entendu nous partageons ces écrans virtuels en synchrone avec nos collègues ou nos amis pour visionner la même séquence en simultané lors de réunions de travail ou de divertissement. Lorsque nous nous retrouvons à plusieurs personnes dans la même salle, des petits boîtiers à 360° nous permettent également le même usage et projettent dans l’espace ces images pour être vues par tout le monde.
En parallèle, nous interagissons avec nos assistants virtuels de manière totalement naturelle utilisant la voix ou des gestes reconnus intelligemment, et nous commençons même à pouvoir agir directement par la pensée pour piloter différents objets connectés.
Dans l’entreprise, la collaboration est devenue totalement immersive, supprimant toute barrière géographique. Grâce à toutes ces nouvelles technologies de partage et de projection, il nous est maintenant possible de nous réunir comme si nous étions tous dans le même lieu, en nous voyant et en visualisant l’ensemble des objets ou informations dont nous avons besoin. Nous sommes par exemple assis autour d’une table virtuelle, regardant et interagissant sur les écrans projetés, discutant de notre projet en cours, et bénéficiant d’informations additionnelles s’affichant automatiquement grâce à la réalité augmentée.
A titre individuel et collectif, les assistants virtuels nous ont permis de nous dégager d’un grand nombre de tâches répétitives et sans valeur ajoutée que nous faisions quotidiennement il y a quinze ans ! Ils sont devenus capables d’anticiper nos besoins et d’exécuter des actions intelligentes à notre place : répondre à certains de nos messages en fonction du contexte et de ce qu’ils ont appris de nous ; classer l’ensemble des informations reçues de manière intelligente et facile à retrouver en fonction de nos besoins ; historisant nos actions et interactions pour pouvoir y faire référence à tout moment ; compilant, consolidant et optimisant nos tâches administratives à travers des workflows automatisés pour nous faciliter les tâches au quotidien et éviter toute erreur ou risque de fraude.
Tout ceci a été rendu possible grâce à l’analyse permanente de notre comportement et à travers des systèmes de traitement de nos flux de données. Ces analyses permettent à nos assistants virtuels de parfaitement connaître nos habitudes et de nous recommander les meilleures actions tant pour notre bénéfice individuel que pour améliorer l’efficacité collective de la structure ou des structures pour lesquelles nous travaillons.
L’organisation de nos entreprises, petites ou grandes, s’en est donc trouvée profondément modifiée et est devenue extrêmement flexible, avec des membres géographiquement distribués dans le monde. Cela permet d’une part d’avoir une présence et des savoir-faire à la fois locaux et globaux, et cela permet également de capter les talents là où ils sont. Le problème de la langue a de plus totalement disparu, puisqu’il nous est possible d’avoir des discussions avec nos collègues étrangers automatiquement traduites dans notre propre langue à travers le système de collaboration synchrone.
L’équilibre entre vie privé et vie professionnelle a également évolué de manière importante, puisque tout un chacun peut travailler depuis n’importe quel lieu, qu’il soit salarié ou sous-traitant d’une ou plusieurs structures. Le travail à domicile est devenu pour beaucoup la norme, mais on voit aussi de plus en plus de centres de travail délocalisés, que ce soit des espaces de co-working ou des bureaux de proximité mis à disposition par nos employeurs ou des acteurs indépendants. Chacun peut choisir ou non de se déplacer en fonction de ses propres impératifs et souhaits.
Les impacts sociaux ne sont bien entendu pas à négliger, et nous essayons vraiment de faire en sorte que le temps gagné grâce à ces nouveaux usages qui nous libèrent des charges de travail sans valeur, et autres contraintes de temps, de lieux et de moyens, permette à nouveau de fournir ou de créer du travail à plus de personnes dans nos pays et de par le monde.
Biographie de l’auteur
Miguel Membrado, docteur en informatique et intelligence artificielle, est un serial entrepreneur et un expert international en matière de collaboration et de transformation numérique. Précurseur des environnements de travail collaboratif dans le cloud, il est le fondateur de plusieurs startups depuis 1989, dont Mayetic n°2 mondial en 2005 de la collaboration en ligne avec plus de 14.000 clients dans le monde.
Miguel Membrado a créé et dirige depuis 2008 la société Kimind (Paris, Palo Alto et Montréal), spécialiste du conseil stratégique en Collaboration et Transformation Numérique. Il est également créateur de la méthodologie Get Collaboration Done!™ permettant l’adoption massive des pratiques de travail collaboratif.
Miguel Membrado anime également de nombreuses conférences en France et à l’international, et enseigne dans plusieurs MBA spécialisés les nouvelles technologies, la conduite du changement, les environnements de travail collaboratif, et leurs impacts sociaux, organisationnels et managériaux.