Comme annoncé au début du mois de mars, Kimind était présent au salon Intranet & Travail Collaboratif. L’événement fût intéressant à plus d’un titre. Tout d’abord, une très bonne audience et beaucoup de contacts, notamment en matière de :

  • conseil au sens large, sur la nécessité de changer les méthodes de travail, et comment s’appuyer sur les outils collaboratifs et sociaux afin de réaliser ce changement, …
  • déploiement de solutions de collaboration dans le cloud, et en particulier de Google Apps.

Ce qui nous a ensuite frappé le plus, c’est l’existence de deux types d’écarts importants :

  • écart grandissant entre les utilisateurs déjà équipés et ceux qui découvrent,
  • écart entre les utilisateurs qui pensent réseau social et ceux qui pensent travail collaboratif.

Ecart grandissant entre les utilisateurs déjà équipés et ceux qui découvrent

Ce point a été illustré par la table ronde “personnalisation des intranets” à laquelle nous avons participé. Moins de 5% des utilisateurs présents avaient déjà un intranet en place dans leur entreprise. Ainsi, bien que cette table-ronde était plutôt dédiée aux personnes déjà équipées d’intranet avec l’objectif d’examiner comment les personnaliser, le public présent s’interrogeait encore sur la nécessité de mettre en place un intranet ou non. D’où un décalage important, à mon sens, entre les attentes du public et le discours des intervenants.

Ecart entre les utilisateurs qui pensent réseau social et ceux qui pensent travail collaboratif

Ce point s’est clairement mis en évidence au fur et à mesure des entretiens avec les différentes sociétés venant nous voir sur le stand, mettant en lumière deux types d’attente :

  • initier l’interaction entre les membres de communautés collaboratives,
  • améliorer le travail quotidien des utilisateurs grâce aux outils collaboratifs.

Les besoins semblaient bien distincts pour la plupart, et bien confus encore pour d’autres.

Il est cependant clair que de plus en plus d’entreprises se posent de bonnes questions. Et nous qui avons la chance de beaucoup travailler ces derniers mois avec des PME-PMI de quelques dizaines à quelques centaines de collaborateurs, nous remarquons, au quotidien, combien des environnements de travail collaboratifs comme Google Apps changent radicalement les méthodes de travail lorsqu’ils commencent à réellement être utilisés dans cette dimension de la collaboration. Les résultats sont concrets. Et j’irai presque jusqu’à dire que les réseaux sociaux intéressent plutôt les grands-comptes et que les environnements de travail collaboratif sont de réels boosters pour les PME-PMI en matière de productivité.

Mais nous aurons l’occasion prochainement de rentrer plus en détail dans ces retours d’expérience car nous avons eu l’occasion de piloter quelques cas très impressionnants à partager.

Table ronde “personnalisation des intranets”

Durant la table-ronde sur la nécessité de personnaliser les intranets, j’ai défendu deux positions intéressantes dans la continuité des autres intervenants :

  • de par mon expérience (je développe des intranets depuis 1996…), les intranets me semblent être de moins en moins personnalisés et de plus en plus industrialisés… Cependant, le DSI de la DGSEA présent exprimait le contraire. Or, après éclaircissement, il est clair pour moi que la réalité exprimée ne relevait pas de la personnalisation, mais de la contextualisation de l’intranet.  En effet, il n’est pas question de personnaliser des interfaces ou des flux d’information pour des utilisateurs, mais de placer ces utilisateurs dans un contexte favorable où l’information qui leur arrive est pertinente en égard à leurs attentes. L’enjeu n’est donc pas de rendre l’intranet personnalisable, ce qui crée de la complexité là où il faudrait être à la recherche de simplicité d’usage, mais de permettre à un utilisateur, ou plutôt à un groupe d’utilisateurs, en fonction de son appartenance à des entités communes ou des rôles communs, d’avoir accès de manière contextuelle aux informations adéquates.
  • Suite à la question de l’animateur concernant l’usage de NetVibes-like dans les entreprises, et la possibilité d’automatiser les filtrages d’information pertinentes, j’ai émis l’hypothèse qu’il était effectivement très important d’avoir de telles technologies pour lutter contre l’infobésité. Il a été répondu par le patron de Jalios, à juste titre, que rien ne remplaçait la recommandation humaine pour détecter l’information pertinente. Mais les retours d’expériences que nous avons connu auprès d’utilisateurs avancés  tout au long de ces dernières années, montrent au contraire la limite de la recommandation humaine à moyen et long terme. Car, autant il est facile, lorsque la masse d’informations est faible, de tisser des liens manuels entre les individus, autant il est dangereux de laisser cet état de fait s’installer lorsque la masse d’informations devient  importante. En effet, elle enferme les utilisateurs dans des relations de proximité et empêche le brassage des idées ainsi que la découverte informationnelle par sérendipité nécessaire à l’innovation. Ma conclusion est que la première étape est bien la recommandation humaine. Mais que la seconde étape est forcément l’automatisation complémentaires des processus de recommandation, autorisant une circulation fluide de l’information dans l’entreprise. Et d’autant plus s’il s’agit d’organisations à grand volume de personnel.

Ce salon fût donc très riche en matière d’échanges et de retours d’expériences, et nous espérons que cela aura donné la volonté à de nombreuses sociétés de franchir le pas de la collaboration en entreprise. C’est la clé du futur de toute organisation.

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