Il y a quelques mois, Google lançait la market place Google Apps, une liste de services complémentaires venant se greffer à Google Apps, et publiés par des éditeurs tiers. Google Apps devenait alors une plate-forme à part entière, dans la lignée des appstore pour mobile, ou de manière plus proche, telle que force.com offre une liste de services complémentaires à salesforce.com.
Il est clair que cette vision plate-forme est un véritable succès. Ce succès est dû à sa facilité de mise en oeuvre, grâce au fait que les applications soient hébergées, disponibles en mode SaaS et tournant dans le cloud. Un seul click et n’importe quelle application dont vous avez besoin pour votre système d’information devient disponible.
Google, toujours une longueur d’avance
Google prend une fois de plus un longueur d’avance sur ses concurrents que sont Microsoft et IBM, qui n’en sont qu’à lancer leurs propres équivalents (?) de Google Apps…
Que trouve-t-on dans la marketplace de Google Apps ? Des services de CRM, des services de mindmaps, des services de dessin vectoriels, des services de réseaux sociaux d’entreprise, des services de gestion de projet, des services de facturation et de comptabilité, des services d’emailing, des services de workflow, etc…
Tous ces services ont accès aux données de votre Google Apps, et ils peuvent ainsi réellement interagir avec vos données de messagerie ou de documents. Par exemple le service de workflow sera capable d’aller écrire ou lire des informations dans un de vos documents tableur et automatiser ainsi un certain nombre de tâches de collecte ou d’alimentation de données, avec validation par différentes personnes en suivant un processus déterminé.
Autre exemple, une petite entreprise qui se lance et veut bâtir un système d’information solide et moderne pour soutenir son activité, n’aura qu’à acheter Google Apps, des services associés de CRM, de billing et de comptabilité, d’emailing et de gestion de projets, et elle sera tout aussi bien équipée qu’une société bien plus importante ayant investi des sommes colossales pour bâtir la même architecture, avec une équipe d’informaticiens pour gérer tout cela. Ici plus de maintenance, plus de mises à jour de logiciels, plus de serveurs à gérer, plus d’espaces de stockages associés, plus de personnel informatique dédié à cette maintenance, bref… plus de soucis, une efficacité directe et une fiabilité bien plus importante que celle que pourrait délivrer n’importe quel service informatique traditionnel.
Tout ceci était impossible ne serait-ce qu’il y a quelques mois. Nous assistons devant nos yeux à une démocratisation sans précédent des systèmes d’information d’entreprise.
Cela va changer à tout jamais le paysage informatique, et donner réellement la possibilité à toutes les structures, quelles que soient leurs tailles, et quasiment quels que soient leurs budgets, de pouvoir travailler aves des outils de professionnels dans tous les domaines de leur système d’information. Cela devrait permettre d’accroître drastiquement la performance des entreprise ains que leur impact sur l’économie mondiale. Entre l’Internet qui a permis aux PME de toucher des marchés inexploités jusqu’à présent (l’effet longue traîne) et l’internet qui leur permet maintenant de gérer des systèmes d’informations évolués qu’ils n’auraient jamais eu les moyens auparavant de se payer, nous sommes entrés dans une nouvelle ère de la gestion d’information, et espérons-le de l’organisation et du management qui vont avec.
Quels prix pour les services de la marketplace ?
Budgets réduits, oui. Mais les éditeurs de services sont-ils en train de prendre les bonnes décisions en matière de business models ? On pourrait fort justement se poser la question lorsqu’on regarde la tarification de certains services de la marketplace. Rappelons tout d’abord que Google Apps est facturé 40€ par an et par utilisateur. On pourrait alors imaginer assez facilement que des services complémentaires soient facturés moins chers que les propres licences de Google Apps. C’est le cas de services comme RunMyProcess (30€/an par utilisateur) ou de SocialWok ($36/an par utilisateur). Mais ce n’est malheureusement pas le cas de beaucoup d’autres services, qui facturent jusqu’à $10/mois par utilisateur, soit des prix pratiqués dans beaucoup de services SaaS indépendants.
Des services complémentaires de Google Apps facturés 2 à 4 fois plus chers que Google Apps lui-même, est-ce justifié ? Surtout si l’on doit acheter plusieurs services ensemble ? Car dans ce cas le budget risque rapidement d’être relativement important si vous cumulez, et de finalement freiner le taux d’équipement pour le moins des petites entreprises.
Je pense qu’en fait les éditeurs n’ont pas vraiment réfléchi encore de manière globale, et comme il n’y a pas de réelle concurrence encore, le marché n’en est pas encore à s’autoréguler. Si on regarde l’Apple Store et comment les prix ont évolué lors de son lancement, on voit bien que des prix bas se sont rapidement mis en place, car les développeurs ont vite compris qu’il valait mieux vendre beaucoup mais pas cher, que peu et cher. Et la concurrence a vite fait de booster la compréhension du phénomène. Beaucoup des vendeurs de la marketplace de Google Apps ne l’ont pas encore compris je pense, ce qui va freiner indubitablement leur taux d’adoption, et c’est bien dommage.
Faudrait-il que Google implémente une règle telle que l’obligation de ne pas dépasser le prix annuel d’une licence Google Apps ? Cela afin de permettre aux utilisateurs de Google Apps d’acheter le maximum de services complémentaires plutôt que de se limiter à cause de budgets ? Je n’ai pas de réponse à cette question, mais elle mérite d’être ouvertement posée.
A quand des services français ?
De plus en plus de services s’ajoutent quotidiennement à la marketplace, mais pour l’instant l plupart sont d’origine américaine. Impossible de trouver des services de comptabilité ou d’emailing français. Cela va donc grandement limité l’adoption par les PME françaises de ces services. Est-ce dû à un plus faible taux de pénétration de Google Apps sur le marché français, ou au fait qu’il existe encore peu de services français en pur SaaS ? Et que ceux qui existent n’ont pas encore compris l’intérêt d’être présents dans la market place Google ? Il en va sûrement d’un peu toutes ces causes.
Il faut espérer que les acteurs français du marché se réveillent rapidement, et fournissent des services spécialisés et adaptés à notre marché local, car sinon nous serons encore une fois en retard et notre propre économie ne tirera pas profit de cette avancée majeure qu’est l’écosystème de Google.
L’exemple d’ExamGeneral
En tout cas de notre coté, chez Kimind, nous poussons nos clients à faire le saut, et à intégrer cette nouvelle dimension le plus rapidement possible dans leurs services en ligne. C’est ce que nous avons fait avec ExamGeneral (http://www.examgeneral.com), service de création et de prise d’examens en ligne. C’est un service que Kimind a conçu, réalisé et produit pour le compte de la startup californienne ExamGeneral, et dès le mois de mars, lorsque la marketplace a été présentée en avant-première, nous avons soumis les premières spécifications fonctionnelles à l’équipe dirigeante, avec le business model associé, afin de démontrer le potentiel important pour ExamGeneral de la mise en ligne d’un tel service complémentaire.
De plus, ExamGeneral s’adressant en grande partie du marché de l’éducation, le bénéfice est double, puis Google Apps for Education équipe déjà plus de 8 millions d’étudiants de par le monde. C’est donc permettre à ExamGeneral de toucher immédiatement un nouveau marché de plusieurs d’utilisateurs d’un coup et d’un seul, juste en étant présent dans la place de marché de Google Apps.
Nos équipes sont en cours de réalisation de l’interfaçage avec Google Apps, et ExamGeneral devrait être disponible dans la marketplace au cours du mois de septembre. L’intégration se fait à plusieurs niveaux, tout d’abord au niveau de l’authentification des utilisateurs, qui s’appuie sur celle de Google Apps. Puis elle se fait au niveau des données eux-mêmes, les professeurs pouvant associer à leurs cours et à leurs examens des documents provenant de leurs Google Docs. Puis les résultats d’examens seront automatiquement déversés dans Google Spreadsheet afin d’être consolidés et partagés par qui de droit.
ExamGeneral est donc un exemple parfait d’intégration d’un service extérieur à la marketplace, qui à la fois va tirer profit de l’écosystème de Google pour accroître ses part de marché, tout en mettant à la disposition de ses utilisateurs de services complémentaires qu’il aurait été idiot pour ExamGeneral de développer en propre. Et à l’inverse Google offrira indirectement à ses millions d’utilisateurs un service d’examen en ligne adossé à Google Apps.
Conclusion
Si vous êtes éditeurs de solution en SaaS et que vous lisez ces lignes, réfléchissez vite à tirer profit de cette opportunité qui vous est ouverte. Des places sont à prendre en ce moment, puisque c’est le début. Lorsque tous les concurrents d’un domaine seront présents dans la marketplace, il sera plus difficile de se différencier. Mais là c’est le début, et le bon moment pour y investir. De plus ce sont des projets en général courts, le premier niveau d’adaptation étant simple, et le reste pouvant se développer de manière incrémentale.
N”hésitez pas à nous contacter pour en discuter et réfléchir ensemble sur les différentes formules possibles.