Après avoir listé les limites de Google Sites (c’est toujours plus facile de critiquer en premier…) voici les points forts que j’ai relevé après 3 semaines d’utilisation assez intensive chez mes clients :
- Simplicité : tout est limpide et fluide. C’est la grande qualité des ergonomes de Google que d’arriver avec une interface très simple à produire des choses plutôt complexes. Un utilisateur même néophyte comprend assez vite comment ça marche. A part toujours le problème de devoir créer des pages et les lier entre elles, ce qui n’est pas toujours évident à comprendre du premier coup.
- Minimaliste : c’est le pendant de la simplicité, mais tout est à l’économie dans Google Sites. Pour des power users c’est bien entendu embêtant, mais pour 90% des utilisateurs d’une entreprise, ce sera fort appréciable. Chaque feature dans Google Sites a juste les options qu’il faut pour garder ce qualificatif de minimaliste, pas une de plus. La chose extraordinaire, et on imagine en fait la quantité de travail derrière que cela a nécessité, c’est que ce n’est ni trop ni trop peu. Donc en fait même un power user peut s’adapter quand il travaille pour des utilisateurs normaux. Entre power users il faudrait plus, mais contrairement à d’autres produits trop minimalistes et en fait impossibles à utiliser (Zoho Wiki par exemple), Google Sites l’est parfaitement. C’est donc un vrai savoir-faire chez Google et un véritable exemple à suivre.
- Types de pages : QuickPlace avait créé cela en 1998, nous l’avions repris en 2000 chez mayeticVillage, JotSpot l’avait inventé dans les wikis en 2005, et Google Sites l’a repris pour mon plus grand plaisir (et celui de ses utilisateurs ;-)). Car il est évident que dans un espace de travail web, une page doit pouvoir être typée en fonction du contenu ou d’une application. Google l’a fait en permettant de créer sur chaque nouvelle page soit une page normale, soit un dashboard, soit une mini-base de données, soit une mini-gestionnaire de fichiers, soit un mini-blog.
- Mini-base de données : c’est la page de type “list”. Elle propose elle-même des types prédéfinis de listes, mais en fait tout est paramètrable comme une petite base de données, où on peut créer ses champs, les typer, leur associer des valeurs par défaut (check box, dropdown list, etc…). C’est bien entendu superbe, et là aussi QuickPlace avait été précurseur dans ce domaine en son temps, puis mayeticVillage.
- Intégration des gadgets : (les gadgets sont les widgets de Google) toute page peut contenir des gadgets. Ca peut aller de la simple météo à l’affichage de son calendrier ou de ses documents Docs, Spreadsheet ou Presenter. Donc cela permet de réaliser des pages composites, et en fait de commencer à reproduire ce que l’on fait avec MS Office sur son poste de travail et que l’on appelait les objets OLE. On peut donc mettre une feuille Excel dans une page que l’on a créé dans Google Sites, au milieu du texte normal. MAIS… ces objets ne sont qu’en visualisation, donc pas modifiables dans le gadget. Il faut lancer l’application calendar pour pouvoir par exemple créer un événement. Et d’autre part certaines applis comme le spreadsheed semblent imposer qu’il soit d’abord publier, ce qui est une très grande limite, puisque seuls des documents visibles du grand public seraient publiables. Etonnant, c’est peut-être un oubli, j’espère vite corrigé.
- Affichage en deux colonnes : c’est tout bête, mais fort pratique, pouvoir se mettre en affichage 2 colonnes pour une page. C’est très pratique, et cela permet de rendre plus lisible beaucoup de textes, surtout sur des écrans très larges comme on les fait maintenant.
Donc Google Sites est une véritable avancée pour Google Apps, d’une part car un Google Sites devient le point d’ancrage principal de tout projet, tout projet dans une entreprise utilisant Google Apps devant créer son Site comme repository du projet, et qui servira également de tour de contrôle pour toutes les informations complémentaires créées à coté (Spreadsheet, Presenter, etc…). L’utilisation de Google Docs sera fort réduite, puisque la majorité des informations textuelles seront produites dans Google Sites.
Encore une grosse limite de relevée malgré tout :
- Rien n’est exportable, donc tout le travail fait dans un site n’est pas transférable dans un autre site. Une vraie galère, surtout si on s’est mis à paramétrer des listes. Google devrait au moins créer la notion de template de Site, ainsi que mettre en place une véritable fonction d’export/import des données d’un Site à l’autre. Sinon on ne peut pas capitaliser sur son travail, et pour une utilisation professionnelle et à grande échelle dans une entreprise, devenir bloquant pour une généralisation.
Identificateurs Technorati : Google Apps, Google Sites, Google, Entreprise 2.0, Wiki